Les terres de parcours occupent plus de la moitié des terres émergées de la planète (ILRI, 2021). Cet écosystème essentiel à l’élevage pastoral est sous la pression du changement climatique et de l’intensification des modes d’usage des sols. En mai 2024, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a publié un rapport posant un constat alarmant : la dégradation des pâturages dans le monde pourrait atteindre 50% de l’ensemble des zones de pâture, mettant en péril 1/6 de l’approvisionnement alimentaire de l’humanité et 1/3 du réservoir de carbone de la Terre (UNCCD. 2024).
Depuis les années 1970, le Sahel a fait face à des sécheresses à répétition, une dégradation progressive des écosystèmes pastoraux notamment les steppes mais aussi les savanes arbustives. La lutte contre la désertification a longtemps rendu l’élevage responsable de la dégradation des écosystèmes sahéliens conduisant à son exclusion dans les opérations de restauration des terres. Pourtant, sans l’élevage et la pâture, la santé des parcours et leur bon fonctionnement écologique en sont profondément affectés réduisant d’autant les conditions d’existence des pasteurs .
La réhabilitation des terres pastorales dégradées avec les pasteurs et l’élevage pastoral constitue ainsi un enjeu majeur pour assurer la souveraineté de la région en protéines animales et garantir la durabilité et la résilience des écosystèmes et des populations de la région (CEDEAO, 2022).
Dans ce contexte, le CILSS a souhaité mettre en avant la thématique de la réhabilitation des parcours dégradés au Sahel lors de la 5e édition des Entretiens Techniques du PRAPS (ETP), dont l’objectif était de réaliser une évaluation collective des diverses pratiques promues par les pays couverts par le projet en vue d’améliorer l’efficacité et les impacts des actions menées au titre de l’objectif de gestion durable des paysages du PRAPS-2.